vendredi, novembre 17, 2006

Passage de la frontière Maroc - Mauritanie par le No Man's Land

Route Nouadibou - Nouakchott (Mauritanie)

Campement au Banc d'Arguin

Nouakchott, Mauritanie

La Mauritanie, l’Afrique noire, nous y voilà ! Enfin, quand je dis Afrique noire, pas tout à fait, puisque la Mauritanie est le trait d’union entre deux mondes. S’y côtoient des Maures blancs et des Noirs, et tous les dégradés de couleurs entre les deux.

Le passage de frontière a été assez rapide. On a heureusement réussi à passer avant les 40 ou 50 voitures d’un rallye de barbares Hollandais, sinon, on en avait pour deux jours bloqués à la douane. Pendant que les Hollandais arrosaient les officiels de t-shirt publicitaires, thé, bics et autres, on est passé tranquilement, sans faire de cadeaux malgré les sollicitations, de baraquement en baraquement (il faut imaginer des sorte de caravanes ou de roulottes, perdues au milieu du désert, qui font office de poste de police, douane, gendarmerie, change, etc.) Entre les postes marocains et mauritaniens, un no man’s land de 5 km de très mauvaises pistes, partant dans tous les sens, avec des sortes de campements plus ou moins provisoires où (sur-?)vivent je ne sais quels immigrants en attente de passer la frontière. Surréaliste !

Nous avons passé une nuit dans une auberge de Nouadhibou, la ville frontalière de Mauritanie où nous avons cotoyé un groupe de français "descendeurs de voitures" arrivés là avec des véhicules d'occasions qu'ils comptaient revendre au Mali. Vraiment intéressant et ... festif. Nous avons ensuite pris la direction du Banc d’Arguin, un magnifique parc naturel en bordure de mer, pour y passer trois nuits de vrai repos, loin des routes, sur la plage de sable blanc, sous un ciel constellé de milliers d’étoiles. Ben à la pêche, nous ramenait le souper (la dorade, un régal !). Ce site sert en fait de refuge à de nombreux oiseaux migrateurs venus d’Europe.

Depuis qques jours maintenant, nous sommes dans la capitale, Nouakchott. On reprend la route demain matin à l’aube vers le Mali. Au menu : rien ou presque. Sur plus de 1000 km, il n’y a pour ainsi dire pas d’hébergement possible. Si la grande partie est en goudron, certains tronçons sont en "tôle ondulée" : la surface en terre se forme en vaguelettes, parfois profondes de 10 cm. Ca secoue dans tous les sens, un vrai démonte-voiture, il faut resserrer tous les boulons après, et c’est assez usant pour les nerfs. On nous a bien mis en garde, ce ne sera pas de tout repos. On vous racontera au prochain épisode.

samedi, novembre 11, 2006

Visite de l'Oasis

Photo du roi (Mohamet VI) présente partout dans le pays

Route Tan Tan - Layoune II

Route entre Tan Tan et Layoune...

Layoune, Sahara Occidental

Salut à tous, Ben au clavier, désolé pour l’orthographe donc. Je vais essayer de me concentrer un peu…

Aline prend sa douche après 3 jours de tempête de sables nocturne digne des plus bons Tintin et Milou (le crabe aux pinces d’or je pense…j’ai d’ailleurs acheté un Chech noir, comme les Dupond’s), notre tente en moustiquaire s’en souvient… on a du coup pas beaucoup dormi et sommes un peu nazes, mais heureux.

On se trouve pour le moment à Layoune, ville perdue au milieu de nulle part (je crois que l’expression « trou de cul du monde » n’a pas du être inventée bien loin…), avant la prochaine ville perdue au milieu de nulle par située 550 km plus bas (Dakla), au milieu du désert elle aussi.

La route est belle, et devient plus monotone ; les montagnes et paysages méditerranéens ont fait place à d’immenses étendues de caillasse avec de temps en temps quelques cordons de dunes. Les gens sont par contre de plus en plus charmants, moins de rapports marchands et touristiques rendent enfin les échanges plus intéressants.

Nous avons visité un (une ?) oasis, impressionnant, complètement différent de ce que l’on voit dans les aventures de Tintin cette fois… Il s’agit d’une véritable ville articulée autour d’une palmeraie de plusieurs kilomètres de long avec écoles, mosquées,… et une ancienne « casba » (maison fortifiée) que nous avons eu la chance de visiter grâce à l’entêtement de Aline (j’avais déjà démissionné depuis longtemps). J’avais l’impression de me retrouver en première année au cours d’étude du milieu, durant lequel on tentait de nous faire comprendre le fonctionnement de l’Oasis de Chébika. La chaleur et les odeurs en plus.

La voiture, nous fait ses petits caprices régulièrement, rien de grave, juste de quoi nous rappeler comme nous sommes vulnérables sur ces routes hostiles. On est du coup prudents et sommes restés ici (à Layoune pour ceux qui auraient pas suivi) un jour de plus afin de régler quelques petits bazars.

On pense bien à vous, et comme on dit ici « Salam Aleikum » (littéralement que la paix soit avec toi, sans connotation religieuse bien entendu)…

Aline et Ben

dimanche, novembre 05, 2006

Mosquée de Marrakech

Réparation de la voiture, la méthode douce...

Route entre Fes et Marrakech

Souper avec Marc et Marie à la Médina

Camping de Marrakech

Essaouira

Salut à tous,

On vous avait laissés à Chefchaouen, village de montagnes, on reprend le fil depuis Essaouira, petite ville balnéaire. Entre temps, on a fait étape à Fès, ville impériale (2 nuits), les cascades d’Ouzoud (une nuit) et bien sûr à Marrakech (3 nuits), notre coup de cœur absolu ! Une ville aux 1001 facettes : on y a encore découvert des palais, des ruelles, des quartiers inconnus, alors qu’on y venait pour la 3e fois. On adore son vacarme, sa circulation anarchique, le brouhaha des souks, l’atmosphère magique de la place Jemaa El Fna, puis trouver refuge sur une terrasse en haut d’un riad, pour prendre de la hauteur et dominer la médina, au calme cette fois, en dégustant un bon thé à la menthe. On se croirait par moment rue de Cureghem, chez nous, le soleil en plus.

De manière générale, c’est tout le Maroc qui nous enchante, par la gentillesse de ses habitants (dès que l’on s’éloigne des souks et du rapport « commercial » qui fausse tout), par ses paysages variés, et sa nature préservée, et puis aussi la qualité de ses infrastructures (routes, camping, magasins, etc.) Bref, si vous êtes en panne d’inspiration pour vos prochaines vacances, c’est un super plan, et en plus, les prix marocains ne gâchent rien !

Petite anecdote pour illustrer notre impression : qques dizaines de km à peine après avoir quitté Fès, direction Marrakech, l’aiguille de la température du moteur est montée dangereusement sur le tableau de bord… Même avec le chauffage à fond (très agréable par ces chaleurs), impossible d’aller plus loin sans risquer de casser le moteur. Petite halte dans le premier bled, on demande à la station service s’il y a un garage dans le coin, on nous renseigne un mécanicien tout proche. En fait de garage, il s’agissait d’une cour de maison privée, avec pour tout outillage un tournevis… tordu. Trois heures plus tard, le problème était identifié… et réparé par Samir, notre mécanicien en or. Le ventilateur ne fonctionnait plus, il l’a donc fixé au moteur… (pour la ptite info, à destination de ceux qui y comprenne quelque chose aux moteurs). La maman de Samir nous avait fait apporter du thé à la menthe, et une montagne de petits gâteaux marocains, le tout sur fond de cours de mécanique, entrecoupé de savoureuses discutions avec les voisins, venus dire bonjour…

Voilà une chouette expérience, comme quoi les pannes de voiture permettent aussi des rencontres ! Pour le moment, elle se porte comme un charme, on espère que ça va durer pcq le désert n’est plus très loin maintenant. On voit nos premiers chameaux, qui aident ici à labourer les champs de la région. Ils tirent un socle de charrue en bois, comme ils devaient le faire déjà il y a des centaines d’années.

On est donc à Essaouira, le calme après l’hystérique Marrakech. Dorénavant, on ne quittera plus la côte, direction la Mauritanie via le sud marocain, le désert quoi, la vraie aventure qui commence après cette douce mise en bouche…

On pense très fort à vous, et on vous embrasse,

Aline et Ben