vendredi, novembre 21, 2008

Johannesburg, le 21 novembre

Un petit mot depuis le bureau,

Il est 7h00 du mat, tout est relativement calme. Les collègues commencent à arriver au compte goute. La vie commence plus tôt ici. Il fait clair à partir de 5h00 et les embouteillages commencent dès 6h00 ce qui pousse tout les navetteurs à partir de chez eux de plus en plus tôt.

Johannesburg est vraiment mal équipé en transport en commun. A part les minibus Toyota qui servent de taxi collectifs dans lesquels s'entassent au moins 16 personnes, on trouve quelques bus aux horaires et destinations folkloriques. Bref, c'est le paradis de la voiture, ou plutôt, l'enfer de la voiture car toutes les autoroutes sont engorgées du matin au soir. Le trajet entre Pretoria et Johannesburg met plus de deux heures alors qu’il ne fait qu’une petite 50aine de km. Les gens sont résignés car ils n’ont pas le choix. Ils prennent leur mal en patience et se lancent dans le files tous les matins en écoutant à la radio les dernières aventures politiques en date, combats permanent entre Mbeki et Zuma, deux leader de l’ANC.

Un projet de RER reliant les deux villes est en cours de réalisation, le but étant de terminer les travaux pour juin 2010 et le début de la coupe du monde qui aura lieu en Afrique du Sud. Le gouvernement va devoir mettre le turbo car il reste beaucoup de travail à réaliser avant de voir les navetteurs emprunter le premier train.

La vie au bureau se stabilise un peu pour moi. J’ai du me faire à la rédaction de rapports en anglais et aux contraintes de la vie de « consultant ». Grosse structure internationale dans laquelle l’Humain ne constitue pas toujours la priorité… Le cadre de travail est par contre enchanteur. Je joins quelques photos qui montrent le parc situé au pied de l’immeuble dans lequel je travaille ; Antilopes, tortues géantes, oiseaux aux couleurs incroyables. L’immeuble est lui-même situé dans un complexe qui réunit toute une série de grosses sociétés internationales. Je croise certains jours plus d’asiatiques que de zulus ou de Xhosas car toutes les grosses boites chinoises et coréennes qui veulent se montrer doivent avoir leur siège ici au « Woodland Office Park ».

Le contraste avec l’extérieur est saisissant. A l’intérieur, tout est calme, paisible, un peu à l’image de ces campus américains où pas un brin d’herbe ne pousse plus haut que son voisin alors que dehors, c’est l’anarchie. Les gens font des files de 100 m de long afin d’essayer de prendre un des taxis communs qui les ramènera chez eux, à l’autre bout de la ville, dans leur maison « boite d’allumette » construites à la va-vite pour essayer de contrer la pénurie de logement qui a suivit la fin de l’apartheid. Johannesburg donne cette impression schizophrénique en permanence ; d’un côté cette ville représente le poumon économique de l’Afrique et grouille de vie et d’énergie. On y rencontre d’ailleurs plus de grosses berlines allemandes que sur nos routes belges. A côté de cela, la majorité de la population essaye de se débrouiller pour ramener quelques dizaines de Rand chaque jour afin de nourrir la famille. Au milieu de cela, il faut essayer de trouver sa place…