Je suis tombé en panne hier soir, après ma journée de travail, je reprends ma vieille Beetle et me lance dans le trafic infernal de Johannesburg…

Juste avant de rentrer sur l’autoroute, le moteur a des ratés et 50 mètres plus loin, plus moyen de redémarrer la voiture. Panique à bord, il commence à faire noir, tout le monde klaxonne autour de moi car je bloque complètement le trafic. Les petits vendeurs agglutinés aux feux rouges se rapprochent, amusés par la situation, enfin un peu d’animation pour eux. Ils me proposent de me pousser jusqu’à l’autoroute, je décline gentiment leur offre en leur faisant remarquer que si la voiture ne redémarre pas d’ici là, j’aurais l’air fin...

Je vois une vieille voiture rouge s’arrêter derrière moi et des gens en sortir. Par réflexe, je m’enferme dans la voiture avant de voir qu’une femme s’approche de moi. Il y a tellement de légendes plus horribles les unes que les autres qui circulent en ville qu’on en devient complètement parano.

L’un des occupants de la voiture me dit d’ouvrir le capot, plonge ses mains dans le moteur, tripote la bobine, le condensateur, sort un tournevis de sa poche, ... et me permet finalement de repartir, cinq minutes plus tard, le sourire aux lèvres. Je tire deux leçons de cette expérience, la première c’est que les vieilles voitures, c’est vrai que ça tombe souvent en panne, mais d’un autre côté, on peut souvent résoudre le problème sur place... Et puis surtout, j’ai une fois de plus dû admettre que je me suis fait rattraper par les préjugés que l’on a souvent dans ces sociétés inégalitaires. Je ne pense pas qu’un type roulant en grosse Mercedes se serait arrêté. Quand bien même, il n’aurait probablement pas su quoi faire pour m’aider...